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De la Forme au Fond

 La musique peut se peindre seule ou avec des mots, mélodieux ou pas. Elle peut se danser avec des images ou sur scène avec des personnages. Elle traverse l’air qui agite des mouvements ou des gestes dansés. Ou pas dansés. Elle est tapis au fond d’un silence prête à bondir. Ou elle restera endormie. Elle est pétrie de règles, des vieilles, des compliquées, abandonnées, nouvelles, intellectuelles, instinctives. Ou elle avance à l’intuition sans règles.  Comme l’air qui défile sous nos narines, elle se glisse partout pour ajuster nos histoires. Les formes musicales sont infinies : pour l’image, autour d’un texte, de la chanson chantée. Ou pas chantée. Pour le théâtre, la danse, le mouvement dansé. La musique d’attente, le jingle d’ouverture, le paysage sonore, le ciné-concert, le jazz, le rock hiphop chanson, le récit-concert, le jeu vidéo, l’installation intéractive… 

Pour chaque construction musicale live comme enregistré, j’essaie d’abord de comprendre sa forme, ses spécificités et ses contraintes. Ensuite, je pourrais décider si je joue avec les règles ou si je les détourne. La première caractéristique que je prend en compte est la fonction : est-elle au service de la dramaturgie ? D’un texte ? D’une voix ? Émotion… Ensuite, viens la question de l’instrumentarium : quels timbres, couleurs, tessitures…? Dans quel univers esthétiques et sonore se situe-t-on ? Puis la question de l’Harmonie, du climat et paysage sonore : quels choix harmoniques pour peindre les couleurs ou le tableau recherché ? A cela se relie le sujet de la mélodie et du thème : est-ce lié à un personnages, une ambiance spécifique, une intention de l’auteur ? Doit-on resté simple, directe, évident, facile d’accès, efficace, droit au bu ou au contraire alambiqué pour créer par exemple du flou. 

Puis la structure : image donne la trame à suivre, structure décousue. Linéaire ou intéractive ? Boucles, redondances, de type AABA, couplet refrain pont, lente progression, aléatoire… Puis le rythme, le tempo, le temps qui passe et sa mesure : lent, rapide, changement de vitesse, suit l’image, sans tempo, 90 BPM, avec des changements métriques…. Maintenant, place à l’exécution : enregistrement en studio, est-ce destiné au live, à suivre une action, un mouvement, joué par des machines, à plusieurs, en réaction à un son au plateau, conduit par un régisseur son, à synchroniser sur des images, à faire jouer par des musiciens… En enfin, l’orchestration : simple et épuré ? Très orchestré avec de nombreux instruments acoustiques et électroniques ? Trio ? Six violons seuls ? (…) On pourrait encore développer ces questions, mais ce que j’aime là dedans, c’est que ces questions existent aussi juste pour savoir si on va les suivre ou non. Identifier permet de sortir de l’étiquette pour traverser les frontières.

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© photos Margaux Martin’s et Vincent Marque

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