Je me suis toujours imaginé les inventeurs pensifs et mal coiffés, évoluant au milieu d’un vaste bazar : y poser un pied devant l’autre sans écraser un tas de trucs, est impossible. Une pagaille semble ainsi s’organiser entre objets, expériences ratées et outils bizarres en tout genre. Ces étranges personnages griffonnent des croquis de toutes sortes qu’ils chiffonnent presque systématiquement. Je crois que l’idée consiste à se mettre en route sans trop savoir où l’on va. Prendre une direction, écouter son intuition, bidouiller au mieux et voir ce qui se produit.

Je crois que c’est un des principes de base, sans quoi peu de chose est possible. Car par une pluvieuse soirée d’hiver, un trombone, un trognon de pomme, une roue de bicyclette, un calcul oublié, une tasse renversée…: des éléments qui n’ont -à priori- rien à faire ensemble vont pourtant se relier et entrer en résonance. De cette combinaison précise, une invention (utile ou non) verra le jour. Peu importe ce qu’elle deviendra : un luxueux commerce, une avancée humaine importante, un truc qui fait rire les mômes ou au fond d’une boite dans un grenier : sans ce principe, il est peu probable que nous ayons pu faire feu.